Avant de modifier le bâtiment, les conditions d’accès à l’abreuvement et à l’alimentation doivent être optimisées pour affronter les fortes chaleurs. Un abreuvement et une alimentation de qualité à volonté sont les priorités pendant les fortes chaleurs.
Les 6 points de vigilance en cas de coup de chaleur chez les bovins :
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Priorité à une eau de qualité disponible à volonté
La disponibilité en eau d’abreuvement est souvent un facteur limitant dans les élevages. Le besoin en eau peut doubler en période de fortes chaleurs. Les quantités d’eau d’abreuvement dépendent de la ration, de la production laitière et des besoins en thermorégulation qui peuvent devenir exponentiels en période de fortes chaleurs.
L’eau doit être disponible en qualité et en quantité. Si des vaches attendent avant de boire, c’est que le nombre, la longueur ou l’espace autour des abreuvoirs sont insuffisants. La réserve d’eau et/ou le débit sont insuffisants quand on entend des bruits de succion. Ainsi pour assurer la disponibilité en eau, il faut du débit avec un diamètre adapté de conduite d’alimentation et une réserve suffisante. En période de forte chaleur, un bac complémentaire de grande capacité peut être ajouté . L’accès à l’eau doit être facilité avec des abreuvoirs répartis dans le bâtiment, et avec suffisamment d’espace autour de chaque abreuvoir pour éviter la monopolisation de ces lieux rafraîchissants par les vaches dominantes (photo ci-contre).
Certaines recommandations permettent d’y parvenir (tableau 01 : recommandations pour un accès à l'eau suffisant).
Mettre à disposition des aliments appétents
La rumination produisant beaucoup de chaleur, la vache laitière va s’adapter en réduisant sa consommation de fourrage et en triant l’aliment et notamment la partie fibreuse si la structure de la ration n’est pas bonne. Si en plus, le fourrage est de mauvaise qualité ou mal conservé, les répercutions peuvent être importantes. Le fourrage doit donc être appètent tout au long de la journée. Il faudra veiller au bon équilibre de la ration et à la complémentation minérale qui doit combler des pertes plus importantes en période de fortes chaleurs.
Comment rendre appétent l'alimentation des bovins ?
A court terme, les rythmes de désilage et de distribution peuvent être adaptés en scindant la distribution en deux fois, tôt le matin et en soirée plutôt qu’une distribution unique en fin de matinée. Le front d’attaque doit être propre et la mélangeuse complétement vidée après la distribution pour éviter que le fourrage ne réchauffe entre deux séquences de désilage et distribution.
De plus, la vigilance doit aussi se porter sur les conditions de conservation au silo, l’utilisation de silos ouverts au nord ou à l’est est préférable l’été avec un avancement rapide du front d’attaque afin de favoriser une bonne conservation de l’aliment. La vitesse d’avancement au front d’attaque doit être plutôt 20/30 cm par jour en été au lieu de 10/15 cm en hiver.
Enfin, l’auge doit être protégée des rayons du soleil afin de conserver le fourrage distribué à l’ombre.
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Je découvreOffrir de l’ombre aux animaux en pâtures
En période de fortes chaleurs, offrir de l’ombre aux animaux est une des priorités. Elle concerne aussi bien les vaches laitières en production que les vaches taries et les génisses.
L’impact d’un stress thermique sur les génisses et vaches taries sera conséquent puisque les croissances et les lactations futures seront pénalisées.
La température ressentie à l’ombre peut être quasiment de 14 °C de moins comparativement à une exposition en plein soleil.
En l’absence suffisante d’ombre en prairies, il est préférable de sortir uniquement les animaux de nuit et de les conserver la journée dans une étable adaptée.
On peut distinguer le long terme et le court terme :
Les solutions à moyen et long terme existent comme la plantation de haies mais aussi, et de plus en plus, l’agroforesterie (en priorité dans les parcelles entourant les bâtiments) qui générera un microclimat bénéfique au confort et au bien-être des animaux.
Les arbres de haut jet bien répartis permettent l’apport d’ombre sans freiner la vitesse de l’air en partie basse.
A plus court terme, la réflexion peut aussi se porter sur l’aménagement de voiles d’ombrage ou d’abris simplifiés pour les petits lots de génisses.
Pour les vaches laitières en production, la réflexion est plus délicate ; il faut prendre en compte l’ingestion supérieure, et la nécessité, pour limiter les problèmes métaboliques, d’une alimentation fourragère de qualité et régulière sur la journée. Ce qui ne sera pas forcément le cas si la production d’herbe est insuffisante en quantité et qualité pendant les périodes de fortes chaleurs.
Le regroupement d’animaux qui se réfugient à l’ombre au même endroit (ou sous le même arbre) sans se déplacer pour boire ou manger n’est pas forcément souhaitable, avec des risques accrus de mammites d’environnement.
Si le confort et la disponibilité suffisante en nourriture n’est pas assurée en prairie, il est donc préférable de conserver les vaches en bâtiments les après-midi chaudes. En période chaude, le confort au sein des bâtiments devient donc une donnée à prendre en compte dans la majorité des systèmes d’élevage.
En l’absence de prairies ombragées, le pâturage nocturne sera privilégié et en tout cas pas en plein soleil.
Limiter les regroupements d’animaux pendant la traite
L’aire d’attente en traite conventionnelle, est un lieu de regroupement et donc de stress important en période très chaude. Elle doit être très ouverte et protégée du rayonnement donc sans tôles éclairantes en toiture sauf côté Nord ou Est. C’est aussi le premier endroit où il faut ventiler de façon mécanique, et éventuellement doucher ou brumiser.
En période très chaude, il convient d’éviter de serrer trop longtemps les vaches les unes contre les autres. Pour cela, selon les installations, il peut être envisagé de traire en petits lots ou de laisser l’accès libre au couchage pour les vaches en attente de traite.
Eviter le rayonnement direct dans le bâtiment des bovins
Le rayonnement direct et indirect du soleil à l’intérieur des bâtiments peut impacter localement de plusieurs degrés la température ressentie par l’animal.
Les ouvertures (portes, rideaux brise vent) doivent être gérées pour concilier au mieux ombre dans le bâtiment et circulation de l’air. Il faut éviter l’entrée du soleil directement dans le bâtiment sans oublier qu’il faut que le bâtiment « respire » toujours pour renouveler l’air.
Ainsi, il faut les ouvrir la nuit et tôt le matin et les fermer quand ils sont exposés au soleil dans la journée.
Enfin, en période de fortes chaleurs, les bardages au nord et à l’est peuvent être démontés provisoirement ou remplacés par des solutions modulables (voir ci-dessous).
Préconisations issues des travaux du programme « Bâtiments d’élevage de demain » financé par le Cniel.
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