Quelles sont les solutions envisageables pour améliorer la ventilation naturelle des bâtiments bovins et réduire le rayonnement ?
Privilégier la ventilation naturelle
Le vent est un allié précieux pour renouveler l’air et chasser l’humidité qui ne doit pas s’accumuler au sein du bâtiment ni l’hiver, ni l’été car elle pénalise l’évacuation de la chaleur par l’animal, augmentant ainsi le niveau de THI.
Lors des fortes chaleurs, l’objectif recherché est une vitesse d’air importante au niveau de l’animal pour abaisser la température ressentie par les animaux et ainsi améliorer leur confort.
Le bâtiment doit ressembler à un parasol avec de larges ouvertures en partie basse sur les longs-pan permettant ainsi une circulation transversale de l’air.
Pour bénéficier de l’apport bénéfique du vent en période estivale, une attention particulière sera portée sur l’implantation du bâtiment et la conception de sa structure.
Pour les bâtiments existants, des aménagements sont souvent possibles pour améliorer la circulation de l’air.
Profiter du vent en exposant les façades au vent
La ventilation est plus efficace dans les bâtiments étroits, indépendants et exposés aux vents puisque la circulation de l’air de façon transversale est facilitée. Les longs pans ne doivent pas être obstrués par des constructions limitrophes (silos, bloc traite, nurserie, stockage ou des obstacles naturels (haies denses, talus)).
Par conséquent, lors de l’évolution du site d’exploitation, les extensions et les constructions d’annexes doivent bien se réfléchir afin de ne pas pénaliser la ventilation du bâtiment des vaches laitières l’hiver comme l’été.
Lors de la construction de bâtiments neufs, le choix du site et l’exposition du bâtiment aux vents les plus fréquents est essentiel.
Ouvrir davantage les bâtiments
Les vaches laitières étant très peu sensibles au froid, la construction de bâtiments plus ouverts que ce qui est couramment pratiqué est envisageable dans beaucoup de régions (photo suivante).
Côté sud-est, sud et sud-ouest, les ouvertures doivent être protégées des rayons du soleil en période estivale grâce à l’aménagement de débords de toiture (figure 1) de rideaux, ou avec des filets d’ombrage légers.
Côté ouest, la vigilance est de mise en fin de journée quand le soleil décline. Des rideaux brise-vent peuvent être posés en décalage de la façade pour apporter de l’ombre tout en facilitant la circulation de l’air.
Créer des ouvertures libres en partie basse
Pour apporter des vitesses d’air au niveau des animaux, la solution en ventilation naturelle est d’aménager des ouvertures libres les plus basses possibles en long-pan. Ainsi, les hauteurs de maçonnerie devront être réduites au maximum.
Différentes options existent pour réaliser ces ouvertures, avec des niveaux de sophistication et d’investissement variables (Tableau 1). Les avantages, limites et remarques sont données pour chaque solution. Cependant, pensez à la sécurité lors de la modification ou constructions de ces ouvertures et également lors de leur fonctionnement.
Solutions (non exhaustives) pour aménager des ouvertures libres en long pan
(Source : Idele)
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Je découvreLimiter le rayonnement des parois, de la toiture et de l’environnement du bâtiment
Pour contenir l’augmentation de la température ambiante dans un bâtiment, le rayonnement des murs et de la toiture est à limiter et l’ensoleillement direct sur les aires de vie doit être évité. Les recommandations suivantes sont à intégrer dans les réflexions de modification ou de conception des nouveaux bâtiments :
- Limiter au maximum les hauteurs de maçonnerie sur les murs exposés au soleil (sud, sud-ouest et ouest). En effet, les murs emmagasinent la chaleur la journée pour la restituer en début de nuit, ce qui retarde le rafraîchissement nocturne à l’intérieur des bâtiments d’élevage. Par ailleurs, les murs empêchent la circulation de l’air en partie basse au niveau des animaux.
- Proscrire la pose de plaques éclairantes en toiture sur les côtés exposés au soleil. Elles peuvent en effet contribuer à augmenter localement de 3°C (Photo 1 ) la température perçue par l’animal. Si elle s’avère nécessaire, la pose sur les rampants nord et est est à privilégier. La réduction de l’apport de lumière via la toiture peut être compensée par l’apport de lumière via les bardages des façades et pignons du bâtiment, tout en limitant également le rayonnement.
Dans les bâtiments existants, les tôles translucides peuvent être recouvertes de l’intérieur par une peinture d’ombrage utilisée par les serristes. Cependant, pour faire ces travaux et éviter les risques d’accident, il est nécessaire de respecter les règles de sécurité.
- Préférer le faîtage classique ouvert (faitière avec pare vent,…) au dôme éclairant qui amplifie l’effet de serre. Le dôme éclairant de faible largeur (80 cm) reste une solution uniquement lorsque la toiture est totalement opaque (toiture isolée par exemple) et pour les bâtiments de grande largeur.
- Isoler la toiture, quand elle est proche des animaux, c’est- à-dire dans les bâtiments bas de faible volume (Photo 2). Dans cette situation, l’isolation apportera un plus indéniable, en réduisant la température ressentie de l’ordre de 2°C. Le choix d’isoler peut aussi être partiel sur les rampants exposés au sud. Une épaisseur de panneau isolant de 4cm suffit. Pour les bâtiments volumineux, l’intérêt de l’isolation en période chaude est réduit. La toiture emmagasine de la chaleur, mais l’impact sur la température au niveau de l’animal est réduit. Dans ce cas, l’essentiel est d’apporter de l’ombre est d’assurer un balayage au sein du bâtiment.
- Choisir des couleurs claires en toiture pour favoriser la réflexion du rayonnement solaire et réduire ainsi la chaleur emmagasinée, à moduler bien sûr selon les contraintes architecturales locales.
Par ailleurs, côté sud-est, sud et sud-ouest, la réalisation de débords de toiture limite le rayonnement direct sur les aires de vie des animaux et sur la ration distribuée. Une avancée de toit permet de conserver un ensoleillement en hiver et avec un apport d’ombre l’été.
Portez votre attention sur les autres parties de l'exploitation
Le bloc traite, et plus particulièrement le parc d’attente, doit être bien ventilé car c’est une zone de regroupement d’animaux et l’humidité présente dans cette zone accentue le stress thermique.
Pensez également à la ventilation naturelle pour le logement des veaux, des génisses et des vaches taries.
Les fortes chaleurs peuvent affecter les vaches taries en période de gestation et avoir des conséquences sur la lactation et la carrière du veau, donc il est également important d’en prendre soin.
Si les veaux sont logés en niches ou igloos extérieurs, le confort thermique à l’intérieur doit être vérifié et l’ombre sera profitable. Quant aux nurseries, l’isolation de la toiture est bénéfique, puisque dans les bâtiments de petit volume, le rayonnement de la toiture est important.
Une attention à apporter aux abords
Un environnement enherbé autour du bâtiment apporte de la fraîcheur alors que le béton, les galets, pierres et goudrons, emmagasinent de la chaleur qui sera restituée en début de nuit.
Préconisations issues des travaux du programme « Bâtiments d’élevage de demain » financé par le Cniel.
Pour aller plus loin
Cniel Infos : - Plan d'action pour adapter son bâtiment d'élevage laitier aux conditions chaudes estivales
Aller plus loin :
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