Le stress thermique en volaille
Lorsque la température est anormalement élevée, les volailles ne parviennent plus à réguler leur température corporelle. Les performances zootechniques sont alors dégradées et dans les cas extrêmes, une augmentation de la mortalité peut survenir. Une forte humidité relative, combinée à une température élevée accroit le phénomène de coup de chaleur. L’index THI (Température Humidity Index) permet d’évaluer le niveau de risque pour les animaux.
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- Comment définir le phénomène de coup de chaleur en aviculture ?
- Quels sont les principaux facteurs de risques en aviculture ?
- Comment les volailles régulent-elles leur température corporelle ?
- Que se passe-t-il en situation de coup de chaleur en aviculture ?
- Quelles sont les conditions climatiques extérieurs qui conduisent au coup de chaleur ?
- Quels paramètres faut-il maitriser dans le bâtiment d’élevage en production avicole ?
- Synthèse
Quels sont les principaux facteurs de risque en aviculture ?
- l’espèce : le poulet est plus sensible que la dinde ou le canard
- la souche : les souches à croissance lente sont moins sensibles
- l’âge des volailles : avant 3 semaines le risque est très faible, y compris pour le poulet à croissance rapide
- la densité : la promiscuité nuit à la circulation de l’air. Plus la charge animale est importante, plus la production de chaleur par les volailles est élevée
- le bâtiment, ses équipements et son environnement : l’isolation, le volume d’air intérieur, le mode de ventilation ou encore l’implantation du poulailler sur le terrain…
Comment les volailles régulent-elles leur température corporelle ?
A l'âge d'un jour, la température corporelle (ou rectale) des poussins se situe entre 38 °C et 39 °C. Progressivement, elle s'élève, puis se stabilise entre 40,5 et 41,5 °C, vers l'âge de 21 jours.
Des transferts de chaleur vont nécessairement s'établir entre le corps des volailles et l'ambiance.
Pour un fonctionnement optimal des organes vitaux, il est important que les pertes de chaleur soient identiques à la production de chaleur des volailles : on parle d’équilibre thermique.
Si l’on se place dans la situation de volailles adultes en situation d’équilibre thermique, les échanges de chaleur vont se faire :
- par convection, par les mouvements de l'air, au travers des plumes. La convection augmente avec la vitesse de l’air.
- par conduction, par contact de certaines parties du corps, les pattes et la poitrine, avec la litière ou le sol. La conduction diminue quand la densité animale augmente du fait des contacts entre animaux. Elle augmente lorsque les animaux boivent de l’eau froide.
- par rayonnement de l’animal vers les parois ou les litières plus froides.
L’ensemble des pertes par convection, conduction et rayonnement est estimé à 75%
- par l’excrétion fécale à hauteur de 5%
- par la respiration à hauteur de 20%
Quelles sont les conditions climatiques extérieures qui conduisent au coup de chaleur en aviculture ?
Différents éléments entrent en jeu :
- Pic de température
- Taux d’hygrométrie élevé
- Absence de vent (surtout en ventilation statique)
- Rayonnement solaire
- Amplitude et durée du phénomène…
La température et l’hygrométrie extérieures peuvent être associées pour évaluer de manière assez synthétique le niveau de risque sous la forme d’un index appelé THI (Température Humidity Index)
L’indice THI se calcule selon la formule suivante : THI = (1,8*T+32)-[(0,55-0,0055*U)*(1,8T- 26)]
Avec T : température de l’air en °C, et U : humidité relative en %.
Plus THI est élevé, plus le risque est fort.
En production de volailles 4 niveaux de risque peuvent être définis :
- THI < 65 : absence de risque
- THI 66 à 72 : risque modéré
- THI 73 à 78 : risque sévère
- THI > 78 : risque très sévère
Ces seuils d’alerte peuvent être modérés selon les espèces, leur stade physiologique et le niveau d’équipement du bâtiment d’élevage.
Appréciation du niveau de risque pour les productions avicoles par l’index THI
4 niveaux de risque peuvent être établis pour les volailles et au-delà d’un index THI de 73, le risque de coup de chaleur est sévère.
Quels paramètres faut-il maitriser dans le bâtiment d’élevage en production avicole ?
- La température : en fin de bande, une température de 30 à 31°C l’après-midi est supportable si tous les autres paramètres d’ambiance sont respectés et que la nuit, les conditions sont favorables.
- L’humidité relative (ou hygrométrie = niveau de saturation de l’air à une température donnée exprimé en %). Si le taux d’hygrométrie est trop élevé, la thermorégulation par voie pulmonaire est altérée. Le seuil haut à ne pas dépasser est d’environ 70% à 30°C. Ce seuil doit être particulièrement surveillé dans le cas du refroidissement évaporatif par brumisation.
- Le renouvellement d’air : il doit être suffisant pour évacuer la chaleur dégagée par les volailles et éviter l’accumulation des gaz et de la vapeur d’eau en excès. En bâtiment dynamique, le débit réel recherché est d’environ 5 mᶟ/h/kg de poids vif, soit 220 mᶟ/m².
- La vitesse d’air : induite au niveau des volailles par les équipements de ventilation (circuits d’air, brassage), elle permet d’augmenter les pertes de chaleur par convection forcée et de ramener la température vécue par les volailles au plus près de leurs besoins. Ainsi au-delà de 0,2 m/s, une augmentation de la vitesse équivaut à une baisse de température ressentie de l’ordre de 1°C.
Pour évaluer la situation de confort thermique des volailles dans le bâtiment d’élevage, il existe une équation dite de température efficace ET (ou température ressentie)
Ainsi l’équation ET combine température, humidité et vitesse d’air.
ET est égal à la température de l’air si l’humidité relative est de 50 % et la vitesse de l’air est de 0,2 ms.
En situation de stress thermique chaud, si l’hygrométrie monte au-delà de 50%, le confort est dégradé et à l’inverse une vitesse d’air au niveau des volailles supérieure à 0,2ms est favorable car elle accélère les échanges entre l’animal et le milieu ambiant (température corporelle de 41°C environ)
Par comparaison à l’index THI, la dépendance de la vitesse d’air est traitée comme un terme supplémentaire dans l’équation.