Vous êtes ici : Accueil > Changement climatique

Les impacts du réchauffement climatique sur l’élevage

Flux RSSImprimer la page

Les coups de chaleurs se multiplient avec le changement climatique. Leurs impacts sur la production et la mortalité des animaux d’élevage sont importants, l’adaptation des bâtiments doit s’envisager dès maintenant.


Coups de chaleur sur les animaux : adapter les bâtiments d’élevage

L’élevage est concerné par l’adaptation au changement climatique, notamment au niveau de ses bâtiments. Ceux-ci doivent être capables de maintenir des conditions de vie optimales pour les animaux en tenant compte des fluctuations climatiques. Comme ils représentent d’importants investissements, l’anticipation des conditions futures est indispensable.

Les coups de chaleur représentent le risque le plus important avec une vulnérabilité différente suivant le type d’animal. Les élevages de volailles et de porcs sont les plus concernés compte tenu de la physiologie des animaux et de la production en bandes, même si les bovins sont aussi affectés par des températures élevées. Depuis la canicule de 2003, qui avait induit une surmortalité importante, on maîtrise mieux les mesures de prévention nécessaires et les équipements permettant de refroidir les ambiances. Avec une perspective de réchauffement climatique et d’augmentation des épisodes de canicule, tant en intensité qu’en durée, il est important que l’approche technique des élevages intègre les solutions les plus appropriées à court et moyen terme.


De plus en plus de jours chauds

Le changement climatique est déjà une réalité. En France, la température moyenne a augmenté de 1,7°C entre 1900 et 2020 et ce réchauffement est plus marqué depuis les années 1980. On observe de nombreux autres changements : évolution de la pluviométrie, phénomènes météos extrêmes plus fréquents… les conséquences se font sentir sur l’agriculture.

Au fil des années le nombre de jours dépassant 25°C a augmenté. Exemples en Bretagne : à Rennes, il est passé de 26 jours en 1965 à 42 jours par an, avec un pic à 75 jours en 2018. En zone littorale l’effet est plus atténué qu’à l’intérieur des terres : à Brest, on passe de 6 jours en 1965 à seulement 11 jours.

Nombre de jours chauds à Rennes et Brest (moyenne glissante sur 21 ans, stations de Rennes-St Jacques et Brest-Guipavas)

Les jours chauds dépassant 25°C vont être de 30 à 40 % plus fréquents en France d’ici à 2050. En scénario climatique pessimiste, cette tendance devrait s’accentuer à la fin du siècle. A Lille et Rennes ces coups de chaleur pourraient être trois fois plus nombreux qu’au siècle précédent. De plus, les jours chauds vont aussi davantage survenir durant les mois de mai et d’octobre, périodes auparavant épargnées par les canicules.

De plus en plus de jours chauds dans le futur : nombre de jours chauds de juin à septembre - moyenne sur 30 ans (scénario climatique pessimiste pour le futur lointain). Source DRIAS, modèle CNRM-ALADIN63 2020 scénario RCP8.5


Adapter les bâtiments d’élevage à court et long terme

Face à ces enjeux, l’adaptation doit être un processus progressif s’inscrivant dans le temps. Il recouvre à la fois la recherche d’une meilleure efficience des techniques actuellement disponibles, le changement d’équipements pour du matériel plus adapté, et pour le long terme de nouvelles conceptions de bâtiments ou de modalités d’élevage.

Le lien avec les conditions d’élevage en bâtiment est complexe. Outre les températures, les conditions hygrométriques ainsi que la fréquence et l’intensité des vents seraient importants à prendre en compte pour apprécier la pertinence de certains équipements. La complexité de gestion des pics de chaleur a été illustrée en Bretagne au cours de l’été 2019, lorsque les filières avicole et porcine ont dû faire face à deux épisodes de canicule successifs, les 26 et 27 juin puis du 24 au 27 juillet. Ces phénomènes ont entraîné des pertes économiques, par la mortalité directe (820 tonnes de cadavres de volailles et de porcs collectées en juin et 782 tonnes en juillet - source SECANIM), une baisse des performances techniques et un impact sur l’approvisionnement des abattoirs. En outre, l’engorgement des services d’équarrissage accentue le risque sanitaire.