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Adapter ses pratiques en volailles de chair pendant la saison chaude

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Pendant la période chaude, l’éleveur doit s’informer des conditions météorologiques. L’application ClimatBat permet d’apprécier le risque de coup de chaleur selon l’espèce et le type de volailles et d’avoir accès à des ressources pédagogiques sur un site dédié. Les principaux leviers dont l’éleveur dispose sont la litière, l’eau de boisson, l’éclairage et la mise à jeun des animaux.

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Comment adapter mes pratiques pendant la saison chaude ?

Au moment où le coup de chaleur survient, il est trop tard pour remettre en question le schéma de production : choix du site et aménagements extérieurs, bâtiment, équipements et notamment les modes de ventilation et de refroidissement…

Ces choix techniques doivent être effectués dès la conception du bâtiment, en fonction de la situation géographique de l’élevage (amplitude et fréquence des coups de chaleur), du type de volaille et du mode de production (souche, densité …)

Pour autant, certaines actions peuvent être conduites, afin de régler les derniers détails et pour affronter le mieux possible l’épisode de canicule.

Pendant la période chaude, l’éleveur doit tout d’abord s’informer de l’évolution des conditions météorologiques. Selon le niveau de risque prévisible, il peut intervenir à différents niveaux : la litière doit rester sèche, l’eau de boisson doit être fraîche et distribuée à volonté, l’intensité lumineuse et la photopériode doivent être adaptées et la mise à jeun des volailles peut être pratiquée sous certaines conditions. Enfin, lors de l’enlèvement, des précautions particulières doivent être prises.

Certaines pratiques peuvent se révéler très efficaces, mais à contrario d’autres doivent absolument être écartées.

Les informations météo :

Il convient de s’informer le mieux possible de l’éminence d’un coup de chaleur en étant à l’écoute des bulletins météo par les différents canaux disponibles (radio, TV, presse écrite…) L’application smartphone ClimatBat offre ce service à partir des données de température et d’hygrométrie prévisionnelles de la station la plus proche de votre élevage. Ainsi un calcul de THI est établi toutes les 2 heures pour la journée en cours et une prévision est faite pour les 7 jours suivants. A partir de ce calcul, un niveau de risque est déterminé selon l’espèce et le type de volailles que vous avez renseignées sur l’application. Ainsi, si vos volailles sont en âge d’être impactées par un coup de chaleur, vous pouvez savoir sur une échelle de 1 à 4 quel est le niveau de risque auquel sous allez être confronté. L’application ClimatBat permet également d’avoir accès à des ressources pédagogiques en ligne (bases scientifiques, information sur les bâtiments et équipements, ainsi sur que les techniques d’élevage à mettre en œuvre en situation de stress thermique chaud).

Captures d’écrans application ClimatBat (prévisions THI)

L’application smartphone ClimatBat permet d’apprécier le niveau de risque de coup de chaleur pour les volailles de chair et d’avoir accès à des ressources pédagogiques de façon à être mieux armé pour affronter la période estivale

 

La litière :

Il faut éviter la fermentation excessive de la litière, pouvant être due à un excès d’humidité liée à une mauvaise gestion de l’abreuvement ou à une brumisation mal réglée. Cela peut en effet provoquer une diminution des pertes de chaleur de l’animal par conduction. La bonne gestion de la ventilation permet également de maintenir une litière propre et saine.

La conduite de l’alimentation :

Un stress thermique chaud entraine naturellement une réduction de la consommation d’aliment. Ce phénomène, s’il est durable, altère les performances zootechniques (les besoins d’entretien restent identiques, si l’ingéré diminue, la prise de poids est ralentie et l’indice de consommation se dégrade). Malgré tout, la mise à jeun peut être une pratique efficace sous certaines conditions, lorsque toutes les autres mesures de prévention ont été mises en œuvre et que le  bâtiment et les équipements ne sont pas suffisamment efficients. Cette technique consiste à mettre à jeun les animaux avant et pendant le coup de chaleur, dans le but de limiter le dégagement de chaleur dû à la digestion. En production de volailles de chair, la mise à jeun doit être réalisée suffisamment tôt le matin pour être efficace et dès l’âge de 30 jours, quand les poulets sont sensibles aux températures élevées. Certains éleveurs pratiquent la mise à jeun dès l’âge de 15-20 jours, dès lors que le lot est élevé dans une période à risque de coup de chaleur. Cette pratique leur permet d’habituer les animaux à un nouveau rythme alimentaire et diminue les risques d’étouffement lors de la reprise de l’alimentation. Pour pratiquer la mise à jeun, il faut relever les chaines d’alimentation à 1m du sol, sans vidanger les assiettes. Cela libère de l’espace pour les volailles, facilite la circulation de l’air et limite l’effet de panique lorsque le système d’alimentation est remis en service le soir.

L’abreuvement :

Les volailles augmentent leur consommation d’eau en période de chaleur. L’eau doit être accessible à volonté et il peut être nécessaire d’augmenter la pression dans les lignes de pipettes pour satisfaire à l’augmentation des besoins. Il peut également être souhaitable de rajouter des points d’eau pendant la période estivale. Il faut privilégier une eau la plus fraîche possible, qui améliore le transfert de calories.

L’apport de sels minéraux dans l’eau de boisson permet de corriger l’alcalose respiratoire et/ou le déséquilibre électrolytique liés aux températures élevées. Toutefois, cette technique est à utiliser avec précaution car l’utilisation de sels peut provoquer des diarrhées et donc entrainer une dégradation de la litière.

Une température supérieure à 30°C est très favorable au développement des germes bactériens. Une attention particulière doit être portée à la désinfection de l’eau et au produit utilisé. En effet, une température élevée va favoriser l’évaporation du chlore et baisser son efficacité. Le contrôle du chlore libre en bout de ligne permet de surveiller l’efficacité de la désinfection.

L’éclairement :

En période de chaleur, il est préconisé de garder une intensité lumineuse suffisante pour que les animaux puissent s’abreuver en journée. Au cours de la nuit, il est souhaitable que les animaux soient éclairés afin de favoriser la prise alimentaire pour des volailles ayant été mises à jeun la journée.

Attention, pour respecter le cahier des charges bien-être animal, il est nécessaire de conserver une période d’obscurité. Rapprochez-vous de votre technicien pour la mise en place du programme lumineux le plus adapté.

 

L’enlèvement :

Le ramassage constitue un stress pour l’éleveur et les animaux. Le statut sanitaire et l’état physique des volailles le jour de l’enlèvement vont déterminer, en grande partie, la mortalité durant le transport. En effet, les animaux faibles, rachitiques ou cardiaques seront plus sensibles aux conditions de ramassage en période de chaleur. Il est important de bien préparer le lot : mise en place de barrières, constitution de lots. Il faut respecter la mise à jeun habituelle avant enlèvement (référez-vous à votre technicien). L’accès à l’eau doit être maintenu jusqu’au dernier moment, ce qui est d’autant plus important en cas de fortes chaleurs. Il est nécessaire de maintenir une vitesse d’air au niveau des animaux pendant l’enlèvement (par les équipements de ventilation et/ou le brassage d’air).

En cas de coup de chaleur le jour du ramassage, les densités doivent être adaptées durant le transport afin de réduire les risques de mortalité. Pour cela, il est nécessaire d’être précis dans les poids annoncés afin de prévoir un nombre de caisses ou de conteneurs suffisant. Que le ramassage soit manuel ou mécanisé, il est important de bien préparer le chantier afin de minimiser le stress des volailles.


Quelles interventions sont utiles lors du coup de chaleur ?

  • Vérifier le bon fonctionnement des alarmes : Réglage des consignes, test sirène et transmetteur téléphonique ;
  • Vérifier le bon fonctionnement du groupe électrogène de secours lorsqu’il existe : Réaliser un test en début de matinée avant que la température ne soit élevée ;
  • Avoir un stock minimum de pièces détachées : courroies de turbines, buses de brumisation ;
  • Compenser les températures hautes diurnes en laissant la fraîcheur entrer dans le bâtiment la nuit ;
  • Pour rafraichir l’eau de boisson, des pains de glace peuvent être disposés dans le bac à eau.

Quelles pratiques éviter lors du coup de chaleur ?

  • Faire déplacer les pompiers pour arroser la toiture. Si l’isolation de la toiture du poulailler est performante, arroser la couverture n’abaisse que très faiblement la température. Cela mobilise un grand volume d’eau avec le risque de détremper les abords du poulailler et d’avoir des remontées dans le bâtiment.
  • Utiliser un système de refroidissement sans l’assurance d’un renouvellement d’air suffisant. Brumiser avec un faible débit de ventilation entraine en effet une augmentation du taux d’hygrométrie qui peut être fortement préjudiciable aux volailles. En ventilation dynamique, le renouvellement d’air minimum préconisé est de 3m3/h/kg de poids vif.
  • Ouvrir les portes et portails en ventilation dynamique. En effet le bâtiment fonctionnant en dépression, en ouvrant portes et portails, les circuits d’air sont perturbés et certaines zones du bâtiment ne sont plus couvertes.
  • Intervenir dans le bâtiment au cours de la journée. Toute intervention humaine dérange les volailles et provoque une production de chaleur supplémentaire et des risques d’entassement et d’étouffement.
  • Arroser précocement les animaux. Cette technique est à proscrire car elle risque d’augmenter l’hygrométrie et de dégrader la litière. En dernier ressort, l’arrosage des animaux peut être pratiqué juste avant l’enlèvement lorsque tous les autres moyens ont été mis en œuvre. Dans ce cas, il faut utiliser une buse à faible débit et orienter le jet dans le flux d’air entrant, de façon à avoir le maximum d’échange entre l’air et l’eau

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